6 juillet 1842 – Le mystérieux vol de pierres d’Epinay

Dans la nuit du 5 au 6 juillet 1842, sont volés deux tas de pierres placés sur un terrain appartenant à François-Luxure Luxeuil situé le long du chemin allant à Brunoy, près du fossé Daniel*. Les pierres lui appartenaient ainsi qu’à Monsieur Charpentier, Maitre maçon à Brunoy. Voici le procès-verbal établi par l’autorité municipale.

 

« Le charretier de Monsieur Charpentier qui, depuis plusieurs jours, travaillait à enlever des pierres du premier tas, à la demi lune, fit remarquer à Monsieur Luxeuil la beauté d’un parement de pierre, disant que le propriétaire auquel ces pierres étaient destinées était très heureux d’avoir d’aussi belle marchandise, que ces pierres étaient aussi belles que neuves et qu’il finirait de les enlever le 6 juillet.

 

La surprise du charretier, en revenant au matin a été grande, lorsqu’il n’a pas retrouvé ce beau parement de pierres et pour savoir ce qu’elles étaient devenues, il retourna auprès de son maître pour lui demander s’il en avait disposé autrement. Sur la réponse négative du maître, le charretier demeura convaincu qu’elles avaient été volées et, en présence de Monsieur Luxeuil, il reconnut une charrière autre que la sienne et que pour tromper les recherches, le voleur avait d’abord conduit la voiture vers Epinay et avait tourné bride bientôt après vers Brunoy. Des traces de chaux et de sable existant sur le chemin indiquaient cette manœuvre de manière évidente.

 

En effet, les pierres de ce premier tas ayant déjà servies, elles sont marquées par la chaux et le sable qui ont été employés. Pour faire disparaitre cet inconvénient, le voleur a complété son chargement au second tas composé de pierres neuves, à l’effet de cacher les vieilles.

 

Le comparant, sur la déclaration du charretier, pense qu’il a pu être enlevé un fort tombereau de pierres, tant vieilles que neuves. Il pense aussi que ces pierres sont très faciles à reconnaitre par la taille et par la chaux et le plâtre dont une grande partie est imprégnée.

 

Que ces pierres ont été dirigées sur les forts ou de Charenton ou de Vincennes, elles peuvent être très facilement reconnues et saisies et que la présente plainte transmise à Messieurs les ingénieurs pourrait peut-être faire découvrir l’auteur du vol.

 

Qu’enfin il pense que le vol n’a pu être commis par aucune personne habitant la commune mais par un ou plusieurs charretier qui transportent de la pierre et auront trouvé celles dont il s’agit d’un chargement commun, facile et propre au service des fortifications »

 

Procès verbal livret 2, feuillet 19

Il n’y a aucune trace aux archives que l’on ait retrouvé les pierres. Nul ne sait ce qu’elles sont devenues, peut-être sont-elles encore visibles au Fort de Charenton ou dans celui de Vincennes.

 

* Vers la pointe Talma (nda)